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Intégrer le format podcast dans son processus de recrutement ? Célia a tenté l’expérience chez Mazars, découvrez son interview et son retour d’expérience.
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Lyline Lim
Engineering Program Manager
Bonjour Lyline ! Pour commencer, peux-tu présenter Algolia pour ceux qui ne connaissent pas ?
Algolia fournit un moteur de recherche pour sites web ou applications mobiles. Concrètement, ça ressemble à la barre de recherche que l’on peut voir sur un site e-commerce ou le site d’un média pour trouver des articles.
Quelle est votre raison d’être chez Algolia ?
La mission d’Algolia, en anglais, est Empower every company to create delightful Search & Discovery experiences. On veut aider toutes les entreprises à fournir une expérience de recherche agréable. Aujourd’hui les géants comme Google, Amazon, Netflix, Apple ou Facebook offrent une expérience de recherche optimale : les résultats apparaissent vite et sont pertinents. Malheureusement, toutes les entreprises n’ont pas les moyens de payer autant d’ingénieurs pour implémenter et maintenir un moteur de recherche de ce niveau là. Une boutique en ligne de chaussures ne peut pas se permettre d’employer une équipe de développeurs dédiée à sa barre de recherche. L’idée avec Algolia, c’est de proposer ce service pour que nos clients puissent se concentrer sur leur cœur de métier, leur plus value, leur business.
Quelles sont vos valeurs et comment les vivez-vous en tant que collaborateurs Algolia ?
Algolia a cinq valeurs : Care (prendre soin des autres), Trust (la confiance), Grit (le cran, le courage), Candor (la capacité à faire du feedback de façon bienveillante) et Humility (l’humilité). Elles ont été créées au tout début de l’entreprise, quand il y avait une vingtaine d’employés. Ils se sont dit : “plus on va grandir, plus on va prendre le risque de changer la mentalité qui existe”. Pour grandir vite et aller dans la direction qu’ils souhaitaient, il était important de garder une cohésion d’équipe et d’avoir un socle de valeurs fortes et cohérentes. C’est souvent le point faible d’une start-up : en grandissant elle embauche des collaborateurs dont le mindset ne correspond pas à celui du groupe, les valeurs de chacun divergent trop, et l’entreprise ne parvient pas à accélérer aussi vite qu’elle le voudrait.
Chez Algolia, la création de ce socle de valeurs, de ce mindset nous permet de recruter des collaborateurs qui sont alignés avec notre culture d’entreprise et de pouvoir croître très vite.
Les premiers collaborateurs ont donc fait le choix de ces cinq valeurs. Aujourd’hui, on les utilise très souvent dans l’entreprise. Quand on donne du feedback, on le fait avec Candor, dans la bienveillance, pour que l’autre puisse s’améliorer. Suite à la crise sanitaire, on a lancé Modern Health, un service de coaching et de thérapie en ligne pour les employés, toujours dans cet esprit Care et Trust. On vit ces valeurs concrètement et au quotidien.
Peux-tu m’expliquer comment se passe la montée en compétences et la formation des collaborateurs chez Algolia ?
Je m’occupe actuellement des programmes transverses liés à l’équipe Engineering. L’une de mes premières missions était la montée en compétences des ingénieurs. Les technologies vont très vite aujourd’hui, surtout dans le domaine du web. Un ingénieur qui n’est pas curieux et qui ne se tient pas à jour technologiquement prend le risque d’être dépassé par les nouvelles technologies et de perdre de sa valeur sur le marché.
Pour insuffler ce mindset d’apprentissage continu, on met à disposition plusieurs programmes et des ressources. Par exemple, chaque premier vendredi du mois, les ingénieurs sont invités à contribuer au projet de leur choix. C’est l’occasion de se former, d’apprendre une nouvelle technologie, un nouveau langage, de tester une nouvelle librairie ou une nouveauté Open Source qui les intéresse. Le projet choisi n’entre pas forcément dans le cadre de l’entreprise, il peut s’agir d’un projet perso. On encourage cette démarche car elle attise la curiosité de nos ingénieurs et les fait grandir. Ils ont une journée par mois pour prendre le temps de se former par eux-mêmes, sans être dérangés. Le programme sur la base du volontariat : l’opportunité est proposée à tous les ingénieurs, chacun décide s’il a envie de la saisir ou non.
L’un des projets réalisés a bien aidé notre réceptionniste, qui reçoit beaucoup de colis à l’accueil. Elle devait envoyer un message sur Slack à chaque collaborateur pour l’informer que son colis était arrivé et qu’il pouvait venir le chercher. Un ingénieur a profité de cette journée libérée, un offsprint, pour développer une application. Désormais, notre réceptionniste a juste besoin de prendre une photo du colis et le destinataire du colis reçoit directement une notification. L’ingénieur, lui, a pu expérimenter une solution de vision par ordinateur qui pourra potentiellement être réutilisée dans un autre contexte.
Il s’agit donc aussi d’entraide ? Un collaborateur peut exprimer un besoin et un collègue lui vient en aide face à la problématique rencontrée ?
Oui tout à fait ! Et ça peut être aussi une volonté de découvrir une technologie et de demander à un collaborateur qui la connaît bien, de collaborer ensemble sur un projet offsprint. C’est une opportunité de collaboration et de mise en relation qui va créer du lien entre des ingénieurs qui ne travaillent pas forcément ensemble d’habitude.
On a aussi mis en place un programme de mentoring. Il aide à mettre en relation, par exemple, un expert en C++ qui a envie de partager son savoir et un ingénieur qui a envie d’apprendre ce langage ou qui est curieux de découvrir des notions qui peuvent se relier à sa propre expertise. Ils créent ensemble ce lien de mentoring et, pendant une durée déterminée par leurs soins, le mentor partage ses connaissances, des ressources utiles, des exercices pratiques et se tient à la disposition de son collègue pour répondre à ses questions et l’aider dans son apprentissage.
Pour les aider à entrer en relation, les collaborateurs s’appuient sur une simple liste Asana où chacun peut proposer son sujet de mentoring, ou les sujets sur lesquels il aimerait être mentoré. La mise en relation se fait entre eux. On a voulu garder le processus le plus simple possible, pas besoin d’une machine de guerre, c’est juste un système de petites annonces. Une fois le mentoring approuvé par le manager, Algolia garantit aux collaborateurs de pouvoir allouer du temps pour le mettre en place.
Toutes les initiatives de montée en compétences nécessitent du temps. Chez Algolia, on autorise ce temps. Au lieu de demander en permanence aux collaborateurs de livrer du code pour Algolia, on leur demande de prendre du temps pour eux, pour se former. En développant leurs aspirations et leur curiosité technique, ils vont apporter de la valeur à l’entreprise sur le long terme et pouvoir grandir dans leur carrière. Ce sont des ingénieurs engagés, curieux, qui savent apprendre et collaborer avec des personnes avec lesquelles ils n’ont pas l’habitude de travailler. Ces programmes sont en alignement avec nos valeurs et c’est bénéfique à Algolia sur plusieurs plans : la montée de compétences de nos collaborateurs, la collaboration inter-équipe, la rétention mais aussi pour le business in fine.
Et du côté du management, existe-il des initiatives en adéquation avec les valeurs d’Algolia ?
Pour les managers, on a mis en place le peer-coaching, qui met en relation des managers qui ne travaillent pas ensemble au quotidien. Régulièrement, ils peuvent se réunir entre eux, en petits groupes. L’idée est de créer un safe space confidentiel. Ils font un tour de table pour évoquer leurs problématiques et bénéficier du retour d’expérience de chacun, de conseils. C’est un moment d’échange bienveillant entre collaborateurs. Les managers se sentent en sécurité, ils peuvent demander de l’aide, apprendre de managers plus seniors ou de personnes portant un autre background. Ce système amène même un esprit d’équipe au sein du management
On a vraiment envie de créer cette entraide, que ce soit au niveau des collaborateurs ou des managers, un système d’appui pour qu’ils puissent, encore une fois, grandir dans leur carrière.
Existe-t-il un calendrier qui récapitule tous vos rituels ?
Sur le peer-coaching, oui, c’est une fois toutes les deux semaines quand les managers ont besoin d’échanger ou une fois par mois s’il y a moins de sujets.
Pour le mentoring, ça se fait davantage entre collaborateurs, en fonction des disponibilités de chacun.
Il existe d’autres initiatives mais il n’y a pas forcément de calendrier. Je fais souvent l’analogie avec l’école Montessori : tous les jeux et toutes les façons d’apprendre sont disponibles et, quand on se sent prêt et qu’on a envie, on va chercher ce dont on a besoin. Si tu es introverti et que tu préfères échanger en one-to-one, tu peux opter pour le mentoring. Si tu préfères partager ton savoir devant une large audience, Algolia a aussi un programme qui s’appelle Back to School.
Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ce programme Back to School ?
C’est comme un retour à l’école. Un expert sur une technologie, comme Kubernetes, va pouvoir organiser des workshops ou conférences pour transmettre ses connaissances, permettre à ses collaborateurs de s’entraîner et de poser leurs questions.
Quand on possède un certain savoir, on peut avoir envie de le partager et qu’il profite à la communauté. Nos experts décident d’eux-mêmes s’ils ont envie de tenter l’expérience sur un sujet qu’ils maîtrisent.
Chacun est donc acteur de sa montée en compétences ? C’est vraiment un mindset identifiable chez Algolia ?
On encourage chaque collaborateur à prendre l’initiative : ce sont eux les acteurs de leur carrière. On a souvent tendance à reporter cette responsabilité sur le manager. Je préfère quand ce sont les collaborateurs, qui, intrinsèquement, se motivent à faire une conférence par exemple. Une fois la décision prise, ils vont pouvoir s’inscrire à une formation proposée par Algolia, pour apprendre à mieux parler en public, s’entraîner avec un “Show & Tell”, 15 minutes pour présenter leur sujet. Ils s’entraînent à parler devant une audience et reçoivent des retours pour améliorer leur expression orale ou leur contenu technique.
Dans le cas où un collaborateur se sent plus à l’aise à l’écrit, il peut rédiger un article sur le blog d’Algolia. Il va pouvoir se faire accompagner par un expert, spécialisé en rédaction technique ou marketing qui va l’aider à produire un bon blog post -.
Algolia permet d’avoir ce genre de carrière où tu commences ingénieur, et tu deviens beaucoup plus. On a plusieurs speakers techniques internationaux chez Algolia et on en est très fier. L’un de nos collaborateurs anime même un podcast technique et a écrit un livre ! Ce sont ces collaborateurs qui vont ensuite inspirer d’autres personnes, en particulier en interne.
Merci Lyline pour ce précieux retour d’expérience, bravo pour cette organisation et ce mindset très inspirants !
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